MARTIAL ART THERAPIE
Yanick PUGIN
Témoignages
D'un point de vue sportif et martial
"A tous ceux qui ne font pas que danser avec les loups"
Certaines personnes sont nées pour faire changer les choses. Pour les améliorer. C’est cela le potentiel humanisant.
Il y a près de vingt ans, j’ai eu le plaisir de rencontrer Yanick Pugin, puis la chance de pouvoir lui mettre le pied à l’étrier dans un sport dont il allait faire une bonne partie de sa vie, le full contact, kick Boxing.
Je l’ai vu grimper les échelons de se sport de combat pourtant décrié à l’époque ne véhiculant qu’une basse image de violence.
Au gré de cette progression, Yanick découvrit que le rapport à la violence se modifiait pour faire place aux bienfaits de l’accomplissement d’une pratique sportive dont les potentiels permettaient d’envisager un travail en profondeur alliant les qualités du corps et de l’esprit. Ce travail ne se fit pas uniquement sur Yanick mais également aussi dans la société. Le full contact gagnait ses lettres de noblesse…
Impliqué dans ce processus évolutif, Yanick devint très vite l’un des pionniers d’un système socio éducatif qu’il était le seul à développer en Suisse. Après des études universitaires, la sortie de son premier livre et un travail angulaire de ce second ouvrage :
« Le paradoxe entre la maîtrise de la violence et la pratique d’un sport de combat ».
Je suis heureux et particulièrement fier de pouvoir préfacer ce livre et ne peut qu’encourager Yanick à persévérer dans sa voie avec tout mon soutien.
Olivier Muller
Président d’honneur mondial W.K.N. (Kick Boxing)
D'un point de vue psychologique et psychanalytique
"Orandum est, ut sit mens sana in corpore sano"
On aurait pu croire la proposition de Juvénal de la fin du 1er siècle de notre ère, assimilée par notre monde contemporain. Dans une certaine mesure, cela est bien ainsi. En effet, les exercices corporels et d’une manière générale le sport, font partie du programme éducatif. La place qui leur est conférée, n’est peut-être pas celle qu’aurait souhaitée notre auteur latin…Ces pratiques – même à la place mineure qu’elles occupent – s’adressent au tout venant, sans discriminer les sujets « sains » de ceux qui le seraient moins.
Thème du présent travail, la conduite violente chez le sujet qui s’y adonne, dénote pour le moins des difficultés de « réglages » de la relation corps esprit. Celles-ci sont en rapport avec le système de la langue et de ses représentants, système qui comme tel fournit au sujet l’appareil de régulation des conduites.
L’observation montre que le sujet contraint à la conduite violente, n’a pas l’usage de la mentalisation. Faute de pouvoir générer des représentations régulatrices, le sujet se trouve démuni. Il devient urgent de recourir à un dispositif suppléant qui restaure l’usage perdu ou non acquis. La voie corporelle, mise en avant par l’auteur de ce travail, dans l’esprit de Juvénal d’un corps sain dans un esprit sain, doit en effet être privilégiée au sens qu’elle est susceptible de fournir l’occasion d’une re-mentalisation.
Ce qui permet à la mentalisation de se développer, est principalement le plaisir que le sujet découvre et éprouve dans une action efficace. On peut attendre de la voie corporelle, la découverte d’un plaisir analogue, qu’il soit exprimé dans le geste compétitif ou mimétique.
On ne peut penser sans règles. De même, on ne peut se livrer au contact de l’autre sans règles. Le full contact tel que défini dans ce travail, offre l’opportunité de restaurer cette régulation des représentations et des actions.
Dr Leslie J. Ponce
Docteur en Psychologie, Psychanalyste, Pully
D'un point de vue du tribunal de la jeunesse de Genève
Calmer les ados en les initiant au combat ! La méthode proposée par Yanick PUGIN m’a d’abord surprise puis fortement intéressée.
Agressions, rackets, brigandages sont fréquemment commis par des mineurs de plus en plus jeunes. L’intervention d’un éducateur, le soutien d’un thérapeute, des sanctions pénales de plus en plus sévères ne viennent souvent pas à bout du mal être, de l’agressivité et du désespoir de ces adolescents ne s’exprimant que par les coups.
Anxiété, déprime, intolérance, pessimisme, solitude, souci, manque de confiance, peur du changement sont quelques unes des souffrances usuelles de nos jeunes délinquants. La violence n’est pas le signe de leur courage Elle révèle au contraire leur manque de confiance personnel. La particularité des arts martiaux est de reconnaître la violence comme inhérente au comportement humain et la détourner en associant les exercices corporels à une intelligence de conduite. L’adepte de ces sports retrouve le sens de l’épreuve, de l’effort et de la discipline, soit une occasion de grandir, se découvrir, se transformer.
En utilisant son corps, le jeune fait l’expérience de son énergie et ses émotions. Il teste son endurance, sa persévérance. Son adversaire, livré aux mêmes épreuves, devient un partenaire digne de respect avec lequel il découvre le sens de l’échange, de la loyauté et la confiance.
Ainsi les arts martiaux ne se limitent pas à des exercices corporels, mais comportent une intelligence de la conduite de vie, apportant une alternative possible pour répondre aux troubles de comportement de certains jeunes délinquants.
Je remercie Yanick PUGIN de m’avoir proposé cette piste en même temps que la lecture de son ouvrage m’a révélé la philosophie de vie rattachée aux arts martiaux, soit le respect de l’adversaire, le contrôle de soi même, la maîtrise des émotions et de sa force.
C’est avec un grand intérêt que je suivrai le parcours de cet éducateur de terrain enseignant de sport de combat et thérapeute, si disponible et attentif aux besoins des jeunes.
Sylvie WEGELIN
Présidente du Tribunal de la Jeunesse Genève
Le point de vue d’une personnalité politique
Notre première rencontre a quelque chose de symbolique puisse quelle a eu lieu dans le cadre militaire, lors d’un cours de répétition. Nos premières discussions touchaient déjà à la violence, cette violence que nous possédions chacun à l’intérieur de nous-même, mais que nous avions su canaliser, dans la pratique de sports les plus divers. C’est un peu grâce a toi Yanick, si aujourd’hui , en matière politique, je pense qu’une amélioration du social passe d’abord par le développement des activités sportives et des nombreuses valeurs qui y sont liées.
En effet, le sport permet d’extérioriser de canaliser, de mieux contrôler voir d’atténuer cette violence parfois même avec les cas les plus difficiles. Il est un constat accablant qui fait état du développement de cette violence chez des jeunes de plus en plus jeunes avec de moins en moins de limites et c’est ce qu’il y a de plus inquiétant actuellement. Dans notre actualité de tout les jours la violence est présente partout, trop souvent mise en avant par certains médias qui on attiré notre attention avec des histoires aussi sensationnelles que choquantes.
Le sujet en est devenu presque un phénomène de mode et certains partis politiques ont su s’en servir pour alimenter leurs arguments de campagne. La violence dans notre belle petite suisse bien tranquille, attise les craintes et les peurs de notre population. Il est vrai que la violence est en constante augmentation parmi notre jeunesse, on lui en attribue toute sorte de causes telles que : déresponsabilisations et laxisme des parents, culturelle, psychologique, verbale, sexuelle et xénophobe. Elle est souvent liée à la consommation d’alcool ou de stupéfiants et débouche souvent sur des problèmes de dépressions, de tensions, d’échecs scolaire ou chômage qui conduit dans la plupart des cas à une agressivité toujours plus grande.
La violence des jeunes touche tout le monde d’une façon ou d’une autre, certains parents en sont même devenues les victimes….Yanick, tu fais partie de ces personnes qui on tirés la sonnette d’alarme depuis longtemps déjà, pas souvent écoutés et entendus, tu ne t’es pas découragé en gardant espoir et confiance en ta pratique et je t’en donne raison. Dans cet ouvrage tu nous prouves que des solutions concrètes existent, certes différentes de certaines méthodes conventionnelles, mais peut être mieux adaptées aux contexte environnemental urbain et des situations de violence qui y sont intimement liées.
Je te tire mon chapeau Yanick, pour ton travail, pour toute l énergie que tu as en toi et qui a aussi nourri notre amitié. En tant qu’homme de la terre je crois aux hommes de terrain, comme toi, qui combattent et composent inlassablement, chaque jour avec notre jeunesse qui va bien, pour trouver des solutions et aider celle qui va mal.
Nous devons construire tous ensemble l’avenir de notre société en offrant à chacun les moyens d’obtenir la confiance, l’intégration, le respect d’autrui, le dialogue et la connaissance…. Pour l’ensemble de ce travail, tout simplement encore bravo et merci.
Luc Barthassat
Député et conseiller National
Le point de vue du directeur du "le point" de l’office de la jeunesse
Yanick Pugin par cet ouvrage sur les arts martiaux qui sont définis comme un « art » permettant de guérir ou prévenir certains comportements asociaux problématiques chez les individus adolescents et adultes, contribue à une meilleure connaissance des liens qui unissent l’action sociale aux activités sportives.
Son parcours professionnel sur le terrain des conflits et des violences dans les rapports de la vie quotidienne lui a donné le temps de réfléchir et forger les outils dont il sentait l’absence ou le manque. Ce n’est donc pas l’ouvrage d’un théoricien des relations humaines mais bien plus d’un entremetteur entre deux mondes, celui des rapports humains chaleureux et bienvenus et celui de ces mêmes rapports mais dysfonctionnant et parfois pervers.
Dans toutes ces dimensions, il a exploré des voies et des liens qui permettront au lecteur d’ouvrir son champ de compréhension. Les expériences personnelles et socio-éducatives de Yanick permettent d’envisager une meilleure coordination des sports avec des politiques de prévention de la violence.
Les réussites du club des RED TIGERS s’inscrivent aussi dans une logique de prévention de la violence. Il est donc nécessaire d’encourager ce type de structure.
Je souhaite à cet ouvrage et à son auteur un écho intéressé et curieux qu’ils sont en droit d’attendre.
L’énergie de Yanick Pugin est centrée vers la compréhension de manifestations problématiques et violentes chez ses contemporains et c’est avec des succès confirmés, qu’il nous donne à penser le monde qui nous entoure et que nous avons si souvent de la peine à comprendre.
Olivier Ischer
Directeur du "point"
Le point de vue de deux travailleurs sociaux "hors murs" et leurs expériences de terrain
"Violence et agressivité en constante augmentation"
Il y a, tout aussi importante, la problématique de la détérioration des rapports entre les genres ainsi que celle d’une violence en perpétuelle croissance. Michel Vuille, qui rejoint les idées de Castel sur le fait que "les faits de violence se soient métamorphosés ces trente dernières années. … de manière subtile en se déplaçant du secteur policier et judiciaire (crimes et délits) au domaine de la sphère sociale et culturelle du savoir vivre ensemble (conflits de civilités). La violence ancienne n’a pas disparu, elle a même statistiquement tendance à augmenter en cette fin de décennie, mais elle cohabite désormais avec des formes de violences nouvelles".
En constatant les réalités liées aux expériences faites sur le terrain, la violence chez les jeunes prend des proportions inquiétantes. Ceci est certainement encore trop minimisé par la population qui ne se rend pas vraiment compte du danger que cela représente pour la société.
La violence a certes toujours existé sous nos latitudes pour ne nommer que les rixes dans les bals populaires de l’époque ou encore certaines bagarres rangées entre groupes. Toutefois, aujourd’hui, les comportements violents concernent des agresseurs de plus en plus jeunes. Ces jeunes auront tendance à ne plus respecter l’adulte ou pire, à ne plus faire de distinction entre un enfant, une femme ou encore une personne âgée. Le moment venu un simple regard, une remarque concernant des règles de civilité ou de politesse peut déclencher une violence sans aucune retenue, souvent pour des raisons bénignes. De plus, ces jeunes sont pratiquement toujours en possession d’armes blanches en tout genre.
La violence se banalise car l’environnement des jeunes incite à cela. Ils sont en confrontation avec le cadre sociétal comportant le cercle familial, le groupe de pairs, le cercle scolaire et/ou professionnel et le réseau social. En effet, les adolescents d’aujourd’hui sont souvent livrés à eux-mêmes quant à une grande partie de leur éducation. Ainsi, pour se protéger de l’agression, la violence dans tous ces caractères est jugée comme étant un bon moyen de défense et de protection.
Se posent également des questions vis à vis de la dynamique des rapports intergénérationnels car l’idée de l’ "archétype" familial a beaucoup évolué ces trente dernières années. Les modèles familiaux se sont diversifiés et les conflits générationnels se sont transformés.
Il est généralement reproché aux parents de ne pas faire leur travail correctement, mais le problème est plus complexe. En effet, à l’heure actuelle, les surcharges professionnelles des deux parents ne laissent que peu de place pour s’occuper d’un enfant, d’un jeune qui, en difficulté passagère, sera provisoirement exclu de l’école ou d’un apprentissage. Il en résulte que ces jeunes sont la plupart du temps livrés à eux-mêmes. Les familles, sont hélas, très souvent recomposées et pour certaines, plusieurs fois, ce qui a pour effet d’irrémédiablement diluer l’attention portée à ses enfants par manque d’énergie et de temps. De ce fait, les familles deviennent aussi de plus en plus distantes et les réactions d’aide en cas de problèmes deviennent rares, voir inexistantes.
La banalisation de la violence par le biais des images trouvées sur internet et dans les médias, le manque de dialogue, une tendance à la répression et les lourdeurs administratives qui s’en suivent ne facilitent pas la socialisation de ces jeunes qui, parfois, « dérapent ». La réinsertion pour ces derniers devient alors extrêmement difficile et la souffrance qui s’en suit est détonateur d’une violence avec de moins en moins de retenue. Il en résulte pour ces jeunes une nette tendance à l’oisiveté et sont souvent les investigateurs de troubles sur les territoires communaux.
Steve Cadoux
TSHM Région Salève. Praticien formateur, coordinateur de groupe.
Dans mon expérience personnelle, je pense que le sport m'a beaucoup aidé à
canaliser ma violence. C'est en pratiquant le football à haut niveau que j'ai pu
extérioriser toute la haine que j'avais en moi, en la mettant dans ce jeu. C'était bien plus qu'une activité, mais également un moment thérapeutique très fort.
Ce sport d'équipe m'a appris beaucoup des valeurs indispensables pour ma vie
future, comme le respect des règles, des adversaires et du matériel, sans
oublier la promotion de la santé. Grâce au football, j'étais cadré et engagé souvent les soirs de la semaine pour les entraînements et les week-ends pour les matchs, je ne pouvais que très rarement suivre mes copains dans des escapades nocturnes pour des bastonnades organisées ou pas.
Cela me fait dire qu'il est très important à notre millénaire que les jeunes actuels aillent des passions et soient acteurs d'une activité sportive ou autre qui leur permettent de lâcher leurs mauvaises impulsions. Le football est un sport d'équipe très différent des sports de combat, mais connaissant un peu le sujet, je peux dire que les bienfaits sont encore supérieurs avec des jeunes engagés dans le kick-Boxing, boxe-thaï ou autre.
En effet, dans ces sports, la part individuelle est beaucoup plus puissante et cela
pousse à aller au fond de soi pour trouver les ressources nécessaires, mais
surtout il y a déjà des codes éthiques très forts qui sont enseignés pour éviter l'utilisation des connaissances dans la rue. Néanmoins, je peux comprendre que beaucoup de personnes aient peur que les jeunes s'engagent dans la voie des sports de combat, prétextant qu'ils ne seront que plus dangereux dans leurs bagarres de rue.
Certes, cela est un risque mais je pense que ça dépend surtout de la personne
qui les instruit, qui doit être bien formée. Il y a encore trop de clubs de
"charlatans" et de "touristes" qu'il faudrait fermer.Mais d'un autre côté, il faudrait valoriser et aider des instructeurs formés et compétents qui eux font un bon travail dans la canalisation de la violence à travers la pratique éducative et thérapeutique d'un sport de combat comme par exemple celui réalisé dans c et ouvrage.
Même si le corps devient une arme, le cerveau en est une autre qui prend toujours le dessus, ainsi les jeunes qui viennent dans l'intention seulement d'apprendre à se battre, se rendent vite compte qu'il y a tout un acheminement énorme qui accompagne les techniques de combat. Il y a un savoir faire mais surtout les jeunes apprennent un savoir être, qu'ils doivent utiliser dans leur vie quotidienne et c'est ça qui est important. A mon avis, la violence peut donc être canalisée par les sports de combat avec des formateurs de qualité et de bonnes conditions de travail.
Humberto Lopes
TSHM Coordinateur BUPP (FASe)